Alexandra fondatrice de l’agence Space-render nous parle de son travail d’infographie 3D et donne quelques conseils pour la future génération d’infographistes.

Comment réalise-t-on un rendu 3D hyper réaliste ?

Tout d’abord, le choix du logiciel est essentiel. Il existe plusieurs logiciels de rendu 3D pour n’énumérer que les plus connus: 3ds Max, Cinema 4D, Sketchup, Rhino 3D, ArchiCad…

Personnellement, j’utilise exclusivement 3ds Max, que je trouve beaucoup plus adapté pour de la visualisation d’intérieur.

Je réalise mes rendus de la façon suivante :

  • Premièrement, je monte le volume (métrage).
  • Après, il faut placer la caméra pour choisir le point de vue que je vais travailler. Comme au théâtre ou au cinéma ce point de vue est une scène dans laquelle aucun détail ne doit être laissé au hasard.
  • Je mets en place l’agencement du mobilier choisi par l’architecte. Il me faut des modèles avec une grande quantité de polygones.
  • Une fois l’agencement terminé j’utilise le moteur de rendu Corona Renderer.
  • Je paramètre l’éclairage et les textures, c’est le moment où ma scène prend vie. La lumière et les textures vont jouer un rôle essentiel dans mon rendu final.
    Pour la lumière, plus la plage dynamique est étendue, plus le rendu gagnera en réalisme tandis qu’une bonne texture donne vie à la matière. Comme dans les films Hollywoodiens des années 60, j’utilise une image pour simuler le paysage autour de ma scène, elle doit être en haute résolution.
  • Les previews me permettent d’ajuster de nombreux paramètres jusqu’à obtenir le rendu final.

Faut-il être architecte pour faire de l’infographie 3D d’architecture ?

Oui, je pense que c’est nécessaire même si des études d’architecture ne vous apprennent pas à devenir un bon infographiste. Elles vous donnent l’avantage de comprendre les structures que vous modélisez, de savoir comment ça marche.
Je trouve que c’est très important, je suis aussi architecte d’intérieur. Je suis toujours en capacité d’apporter des solutions, parce-que moi et mon collaborateur parlons le même langage et partageons la même vision.
Pourtant je dirais que je n’ai pas appris le travail d’infographiste dans une école d’architecture. J’ai appris mon métier lorsque j’ai commencé à travailler pour différentes agences d’architecture à l’international. Les Russes, les Canadiens et les Australiens sont les plus en avance. En France, aux États-Unis ou dans les pays du Golf, je pense qu’il y a encore certaines réticences avec souvent un faible niveau de réalisme des rendus 3D d’intérieur.

Quel est votre conseil pour ceux qui voudraient réaliser des rendus d’intérieur 3D ?

Une manière de débuter et déjà de se constituer une base de modèles 3D. Pour n’en citer que quelques-uns il y a turbosquid.com, designconnected.com, 3DSky.org. Un vrai avantage est aussi de savoir modéliser du mobilier soi-même. C’est ce que nous faisons régulièrement à l’agence. Il faut se familiariser avec le logiciel, tester différents paramètres de rendu et trouver une formule qui réponde à vos exigences.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Des architectes d’intérieur comme India Mahdavi, Ramy Fischler, Apparatus Studio, Kelly Wearstler rendent mon travail passionnant.

Je suis les tendances du moment, je fréquente les salons comme Maison et Objets  à Paris, à  Salone del Mobile in Milan. J’ai aussi mes fabricants préférés comme Poliform, Minotti, Molteni&C, Cattelan Italia, Et plus proche de moi il y a aussi Dooq, Pierre Gonalons et Delcourt collection.

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